Je décortique quelques noix fraîches, récoltées il y a peu...

Je retire par endroits où je peux, la fine pellicule de peau qui quand elle reste, laisse ce léger goût d’amertume en bouche. C’est comme si je reproduisais le geste ancestral de lointains aïeux dans ma maisonnette urbaine, de ville moyenne. Coloriage

Je croque les cerneaux dénudés, tandis que je médite sur le travail de cet agriculteur bio qui nous a approvisionnés de ces fruits à coque, délicieux à croquer. Je pense à mon grand-père paternel de Provence vissé à son tabouret, droit comme un « i » sur sa terrasse surplombant la Durance, cassant méthodiquement les amandes du verger familial pour remplir un à un les sacs de ses six enfants, qui feraient le bonheur de ses vingt-six petits-enfants. L’amande d’ici, de mon Luberon d’enfance n’avait pas la même saveur dans mon souvenir, que celle de sa lointaine cousine d’Amérique présente aujourd’hui en masse sur nos étals de Noël. Sans parler de l’incontournable recette des « croquettes de Vinsobres » qui sévit encore aujourd’hui au sein de notre clan. Petit bonheur de fin de soirée, minuscule mais au fond si précieux dans ce qu’il est et ce qu’il m’évoque.

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