Laisser partir le chagrin...

Ce soir, j’ai de la tristesse au cœur. Je me préparais doucement mais sans trop y croire à cette nouvelle funeste. Cette grande dame, amie de mes parents vient de nous quitter pour rejoindre Louis, son chéri de mari trop tôt parti. Avec elle, ce sont des milliers de souvenirs entre nos deux familles. D’abord voisins de palier, ils sont venus toquer chez mes parents, tous justes installés dans cet appartement au cinquième étage de la Tour 15, en région parisienne, à Verrières le Buisson. Avec elle, c’est un pan de mon enfance, de mon adolescence et de ma vie de jeune adulte qui s’en va. J’entends sa voix si particulière résonner en moi. Il y a encore quelques années, je suis venue dormir chez elle à deux reprises pour assister au Festival des Globe-Trotters à Massy, juste à côté de là où elle habitait. J’aimais nos conversations, sa foi profonde, son ouverture, son accueil, avec simplicité. J’entends leurs fous-rires dans le jardin de Montpellier, de retour d’un voyage en Grèce, alors qu’ils étaient tristes d’avoir laissé partir leur fille aînée chez les ricains. Je leur racontais mon voyage de jeunes et les épopées au moment du coucher, bonnet et tenue de nuit obligatoires. Chère Denise, il fallait bien que ça arrive mais je trouve difficile de voir partir les personnes que l’on aime si profondément. Laisser couler les larmes, accompagner par la pensée le départ vers d’autres contrées, sûrement plus paisibles après cette si jolie vie bien remplie. Laisser couler le chagrin sans le retenir…

Photos soumises au respect du droit d’auteur : Claire Rubat du Mérac, écrivain-photographe

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