Rouge sang...
Rouge sang...

Je marche dans les rues et les ruelles de la ville où j’habite, transformée en un théâtre géant. Mon cœur léger d’hier soir est à nouveau sous le choc, de l’innommable. Nice, je pense instantanément à ce couple d’amis. Soudain, une peur bestiale, viscérale m’envahit. Et s’ils étaient dedans ? Je les contacte illico par texto. En fin de matinée, je suis fixée, rassurée. Ils sont vivants, ayant échappé de peu au massacre. J’ai le cœur en berne, de tant de violence, capable de décimer sans état d’âme, des gens rassemblés, heureux d’être en vacances, en famille ou avec des amis, l’été sur la Promenade des Anglais, un soir de 14 Juillet, un soir de Fête nationale. Il va falloir nous habituer, sans se résigner, à vivre avec ce couperet au-dessus de nos têtes. Je lève les yeux au ciel et j’aperçois cette œuvre éphémère, fixée en hauteur. Des parapluies de toutes les couleurs, qui oscillent sous les rafales du vent. Je veux garder incrustée, cette jolie idée artistique, comme un drapeau arc-en-ciel pour effacer ces traces indélébiles rouge sang…Rouge sang, couleur de cette robe andalouse qui virevolte au son de guitares flamenco, pour me rappeler que je suis vivante, alors que d’autres ne sont plus…

Photo prise rue des fourbisseurs - Avignon : "Umbrella sky" - Patricia Cunha

Photo "Noche flamenca" - Théâtre de la Salle

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