"B", comme balançoire

J’ai 5 ou 6 ans, je suis juchée sur une balançoire et à chaque poussée, je m’envole un peu plus haut, grignotant quelques centimètres d’adrénaline. Je m’envole frôler la cime des grands pins du bois, qui jouxte la maison de nos grands-parents. Les cigales stridulent, font un raffut du diable, couvrant même, les cris des enfants.

Depuis, sans lien évident, j’aime regarder les bateaux, immobiles, ancre jetée pour les immobiliser ou suivre du regard leur trajectoire, avant de se dissoudre dans l’horizon, puis disparaître complètement, devenus invisibles à l’œil nu...

« B », comme chaque p’tit bonheur du jour

Que je m’efforce de cueillir à chaque journée nouvelle,

« B », comme bateau ou barque bleue, prête à larguer les amarres,

Dépasser la jetée, s’éloigner des bouées,

Boire une bière fraîche, après l’effort d’une belle randonnée aux contours accidentés,

Me laisser bercer par le clapotis régulier de la Méditerranée,

En fin de journée qui s’échoue à mes pieds, loin de la baie

Passer des heures à me baigner dans cette eau limpide,

Nager à grandes brassées,

Ramasser des fleurs des champs, en composer un bouquet tout simple

Pour le plaisir des yeux, et celui de l’offrir plus tard à ma bien aimée

« B », comme balançoire ou le plaisir de l’enfance retrouvée, l’espace d’un instant, fugace…

Photo prise dans le port de Vernazza – Cinque Terre

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