Les belles heures...
28 déc. 2016Une de ces journées préservées, où le fort Mistral d’hier a oublié de souffler, nous laissant un peu de répit. Le ciel est lavé et les champs d’oliviers sont figés par le givre. Le sentier longe des propriétés privées, dont l’accès est protégé ; à l’abri des regards indiscrets, par des murs de pierres sèches, bien alignés. De temps à autre émergent devant nos yeux, des bories patiemment érigées, qui défient le temps. Savantes constructions de pierres assemblées, reliées entre elles par une voute, sans aucun autre liant. La promenade est ponctuée de fils de laine accrochés à des branches, histoire de tracer le périple et d’éviter de nous perdre. P’tit clin d’œil à notre bergère et à son berger. Jolis repères disposés à des intersections, sujettes à perdition. Comme un jeu de piste, dénicher des indices pour continuer de progresser, sans s’égarer. Le sentier serpente, ouvre des perspectives à l’horizon, des vues sur le village de Gordes ou des champs d’oliviers et de cerisiers en contre-bas, couverts de blanc, tranchant avec le bleu du ciel. Les herbes folles sont au garde à vous, comme saupoudrées de sucre glace. Au sol, les espaces à découvert ont laissé fondre la fine couche de glace et offrent soudain, un tapis de mousse verdoyant ; des brindilles aux couleurs vives. Je déniche à nouveau quelques curiosités qui m’intriguent, comme ce buste de femme aux seins gelés ; cette araignée géante ; cette guirlande de cœurs ; une croix suivie par son ombre… Décidément cette nature-là, ne cesse de m’enchanter par tous ces menus cadeaux, qu’elle offre à ma vue…
Photos soumises au respect du droit d’auteur : Claire Rubat du Mérac – écrivain-photographe