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Il coule dans mes veines comme un peu de cette terre marocaine, une poignée de sable, quelques mots d’arabe et l’histoire de deux familles qui se sont rencontrées là-bas. Mon père dont l’enfance s’est déroulée dans le bled marocain, de sable et semé de cailloux ; ma mère en ville à Fès, et à Meknès au pensionnat.

Plus tard, l’apprentissage des nombres de 1 à 10 prononcés par mon père en arabe jusqu’à l’extinction des feux, enfant d’une fratrie de quatre. A dix, dernier carat, je devais éteindre la lumière et me préparer à la nuit. Je me retrouve, non sans émotion en cette fin de jour à arpenter l’ancienne Avenue Foch à Fès, dénommée Farhat Hachad aujourd’hui. Je cherche le numéro 16 où vécut enfant, ma maman. Comme un retour aux sources, je l’imagine dévalant l’avenue, peu passante en ce temps-là. J’aperçois mes oncles tapant dans un ballon. J’entends des cris d’enfants, des rires aussi. La maison blanche du 16 a succombé il y a quelques années sous les assauts d’un grutier. Une famille de six enfants habitait là. Depuis, un bel immeuble blanc lui aussi, l’a remplacé. Il abrite vingt familles. Le temps coule, mes veines s’en souviennent.

 

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