Dehors, le ciel a noirci. Je lève les yeux hypnotisés, de l’écran. C’est l’heure de boucler. Je trépigne d’impatience à l’idée de cette première escapade à la pleine lune. Nous voilà Etranges sensationsencapuchonnées, sac vissé sur le dos au départ de Glanum. La lune se reflète sur la sente de cailloux et de roches blanches qui monte progressivement, puis en à pic. Je perçois le cri d’un animal que je ne parviens pas à identifier. Il se répète comme un écho, lancinant. Je respire à pleins poumons, les yeux aux aguets et les narines saisissent des odeurs appuyées, d’herbes puis de sous-bois replié. De temps à autre, la lune fait des ricochets sur les pierres, dessine des arabesques, des pleins et des creux, du noir et du blanc. J’ai la sensation de vivre un moment très particulier, sentiment de liberté, avec la certitude d’être bien ici dans le moment. Nous atteignons le rocher des deux trous et me cale dans le creux, pour une pause grignote. La grimpette m’a creusée et j’ai grand faim. Encore une petite ascension assez raide le long d’une langue de cailloux assez raide, le souffle court et le rythme ralenti. Au sommet, le panorama est étonnant. On aperçoit une guirlande de  phares, sentinelles de nuit, plantées sur le littoral. Le vent se manifeste à nouveau et nous glace les oreilles. La descente est pentue pendant un moment, avant de s’adoucir lorsqu’elle s’enfonce dans la forêt de pins. Nous avons parcouru deux bonnes heures de balade nocturne et grimpé un dénivelé de 300 mètres. Pour une première, je la trouve réussie par toutes ces sensations étranges ressenties.

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