Parenthèse chorégraphique...
Parenthèse chorégraphique...

Je suis concentrée sur la relecture attentive et les ultimes corrections d’un récit de voyage. C’est alors que je me souviens d’un intermède chorégraphique qui se joue ce week-end à la Maison Jean Vilar, dans le cadre des Rencontres du Patrimoine.

Dans le hall d’accueil qui jouxte l’exposition des dessins de Cabu sur le Festival d’Avignon, le spectacle va commencer. Un frémissement parcourt l’assemblée, dans l’attente. La mélodie du « Tourbillon de la vie » débute, en hommage à jeanne Moreau qui l’interprète et un couple descend la volée de marches de ce bel escalier en se bécotant puis un autre jeune homme apparaît et la jeune femme s’éloigne du premier, pour embrasser le seecond. Un autre couple se forme. Les mouvements s’enchaînent, les corps se rapprochent, s’imbriquent, se retirent, s’éloignent. Elle va de l’un à l’autre, repart, s’élance avec ses amants dans ce brouillonnant tourbillon  de la vie.

Puis, nous empruntons le « soustet », en discrétion qui se dérobe à la vue des passants et des visiteurs. Ce passage caché nous permet de traverser en souterrain, les entrailles de l’édifice pour nous acheminer jusqu’au salon de la mouette, par ce jardin discret érigé au sommet du bâtiment. Ce pas de deux sur deux morceaux d’Eric Sati, raconte par l’entremise de ces corps, la vie d’un couple dans la routine, grignoté par les envies nouvelles et d’autres désirs, dans un vibrant duo charnel. Les applaudissements sont nourris et mérités.

Cette déambulation s’achève au plein air de ce jardin retiré, par un extrait de ballet des « Ombres heureuses et des Furies » d’Orphée, accompagné par ce grondement de musique qui me fait frissonner. Dix danseurs vêtus de noir, incarnent à merveille ces sombres furies. Cette parenthèse artistique chorégraphique m’aura permis une pause salutaire et redonné de l’élan pour poursuivre…

Photos prises aux Rencontres du Patrimoine 2018 (Maison Jean Villar). Photos soumises au respect du droit d’auteur.

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