Croquer...
Croquer...

Les pieds dans la terre de Valensole et les vergers d’amandiers… L’horizon s’étale à perte de vue. Au loin, la montagne de Lure, chère à Giono. Dans cet espace de nature, je me sens bien là, à ma place. Je regarde de près, les coques accrochées sur les branches, prêtes à être récoltées. Je me revois quelques années en arrière dans cette terre familiale du Luberon. Nous avons sorti des gaules faites de roseaux séchés. Elles vont nous servir à vibrer les amandiers pour faire tomber les amandes, dans les filets disposés tout autour des troncs. Accroupis, nous ramassons les amandes, dont les coques sont encore tendres et la chair tout autant. Les seaux se remplissent et les sacs aussi. La récolte achevée, mon grand-père s’est assis sur la terrasse, au soleil déclinant de ce début d’automne. Il s’est fabriqué un système pour casser les coques et récupérer les amandons. Je garde incrustée en moi, cette odeur familière des croquants aux amandes juste sortis du four, dont il avait le secret. Ces fameuses croquettes aux amandes qui régalaient petits et grands. Je croque les premières amandes de la saison. En quelques heures, j’ai beaucoup voyagé… l’hier a rejoint l’aujourd’hui !

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